Muriel Lelong a repris en 2011 les rênes de Projection Plasma système à Montbazens qui réalise le revêtement de prothèses médicales avec de la poudre d’os.
Je suis partie à 18 ans, revenue à 36. » Et c’est un peu le hasard – l’anniversaire de sa grand-mère en l’occurrence – qui aura permis le retour en Aveyron de Muriel Lelong. Elle y recroisera les fondateurs de Projection Plasma Système (2PS), Evelyne et Gérard Colonges, qui lui font part de leur volonté de vendre la société pour profiter de leur retraite.
« C’est l’entreprise où j’ai fait mon premier stage », se souvient Muriel Lelong, qui n’a pas hésité à se positionner. En 2011, le relais est officiellement passé et la jeune femme installée aux commandes de cette entreprise qui œuvre dans le secteur médical. Á savoir « le revêtement ostéo-conduit sur prothèse orthopédique avec de la poudre d’os artificielle », comme le précise la dirigeante. Ce type de revêtement, appliqué sur des prothèses de hanche, de genou ou d’épaule, permet une meilleure cicatrisation du patient. Le secret réside dans l’ingrédient central, la poudre d’os artificielle, une matière appelée hydroxyapatite.
« L’ambulatoire est possible parce que ce type de revêtement existe. Cela permet une meilleure adhésion et facilite la rééducation », affirme Muriel Lelong. Avant de revenir en terres aveyronnaises, elle a travaillé en France et à l’international, chez Alsthom (« dans le métro ») et dans le domaine de la fonderie.
2PS fait partie des sept entreprises européennes qui œuvrent dans ce secteur d’activité. Elle a réalisé l’an passé un chiffre d’affaires de 1,5 million d’euros et emploie aujourd’hui, dans ses locaux de Montbazens, 12 salariés. « La parité est respectée entre les hommes et les femmes », précise la chef d’entreprise.
« Nous travaillons depuis cinq ans sur la modernisation et l’agrandissement », poursuit-elle, et les locaux de 1 500 m2 répondent aux dernières des normes exigées par le secteur médical. Des travaux ont été entrepris en 2013 et deux robots sont venus rejoindre l’effectif. L’un sert au sablage, qui permet de préparer la prothèse en titane à recevoir la poudre d’os. Ce premier modèle a été acquis en 2015, rapidement suivi, en 2017, par un appareil dédié à la projection plasma. Le procédé, de haute technologie, permet de faire adhérer la fameuse poudre d’os à la prothèse par le biais d’une projection à plus de 10 000 °C.
Les femmes chef d’entreprises sont loin d’être majoritaires mais, pour Muriel Lelong : « Cela peut être un avantage et il faut savoir s’en servir dans ce cas-là. Il faut avant tout faire ses preuves et montrer que l’on sait ce que l’on fait. Heureusement, beaucoup de choses ont évolué. »
Source : Xavier Buisson – L’indépendant – 13/12/2017 Plasma et poudre d’os